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  • Pourvu que ce soit plus de deux

    Plâtre, acier, résine.
    Témoins : 20 x 4 cm chacun. Coffret : 30 x 43 x 12 cm.
    Mars 2016.

    Les témoins.

    Ils contiennent un sablier qui lui-même renferme une certaine durée de temps. Ainsi, si dans la course de relais l’échange est cadencé par le passage du témoin entre les coureurs, le sablier court-circuite le temps de la compétition en pré-déterminant la marge d’action des relayeurs.

    Le coffret.

    Le geste qui active les témoins est ici latent, leur mise en mouvement reste une éventualité. La fêlure qui distingue le corps de la boite de son couvercle mime la séparation des deux moitiés d’un moule. Le titre Pourvu que ce soit plus de deux fait directement référence à cette disjonction à travers une citation d’Aristote issue des Météorologiques, où le philosophe décrit les propriétés de décomposition en fragments « des corps fragiles et friables ».
    Fracture terrestre ou fracture osseuse, celle-ci simule l’éclosion de l’empreinte à l’ouverture du moule ou bien encore la naissance de l’Espace lors de la séparation violente et primordiale d’Ouranos et de Gaïa par Chronos.
    Les relais se présentent alors comme des corps à part entière, habitant dans l’oscillation perpétuelle du jeu du temps et de l’espace.
    « Plus de deux » renvoie à la rencontre, à l’échange, au jeu ou concrètement à la main qui sépare les deux parties d’un moule, c’est à dire à la mise en mouvement créée par la présence d’au moins une troisième possibilité au-delà de la dualité d’un dialogue.